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Les défis de l’UE selon le président du Conseil européen (2009)

Certains passages de ce discours ont été prononcés en français [FR], d’autres en anglais [EN], d’autres encore en néerlandais.

 

« [FR] Nous vivons une période exceptionnellement difficile : la crise financière et les effets dramatiques sur l’emploi et les budgets, la crise climatique qui menace notre survie. Une période d’angoisse et d’incertitude et de manque de confiance. Et pourtant les problèmes sont surmontables avec un effort conjoint dans nos pays et entre les pays. […]

[FR] Si je veillerai à ce que toutes nos délibérations se concluent sans vaincus, il faut pour cela que les institutions fonctionnent de façon optimale. Après le trajet douloureux du Traité de Lisbonne, je pense que nous disposerons, dès le 1er décembre, d’un nouveau cadre institutionnel et de nouvelles règles pour longtemps et même pour très longtemps. Le débat institutionnel est clos pour une longue période. Je souhaite faire fonctionner ce cadre et ces règles librement choisies par tous nos gouvernements. Je le ferai en concertation permanente avec le Président de la Commission et du Parlement européen dans un souci constant d’équilibre entre les institutions. […]

[EN] Le Traité a chargé le Président permanent du Conseil Européen d’une responsabilité particulière. En matière de politique étrangère, il représentera l’Union à son niveau et en sa qualité. Je serai donc présent aux réunions des Sommets avec nos partenaires dans le monde, et je présenterai les positions que le Conseil aura approuvées. Ainsi notre position dans le monde, notre sécurité et notre prospérité pourront bénéficier d’une présence institutionnelle plus forte. Je compte aussi sur le Président de la Commission pour assumer un rôle analogue dans les domaines autres que la Politique étrangère et de sécurité commune.

[EN] L’Union Européenne est un acteur économique de poids, représente un demi milliard d’hommes et de femmes et est porteur d’un projet de société où solidarité et créativité sont essentielles. L’Europe est une Union de valeurs. C’est pourquoi nous avons la responsabilité de jouer un rôle important dans le monde. Ce monde n’a d’avenir sans un grand nombre de nos valeurs. D’ailleurs, j’espère que notre Union s’élargira encore les prochains 2 ans et demi à des pays qui bien sûr remplissent les conditions.

 

Discours d’Herman VAN ROMPUY (alors Premier ministre de Belgique) prononcé le 19 novembre 2009 suite à l’annonce de sa nomination en tant que premier président à temps plein du Conseil européen (pour une période de deux ans et demi) (texte complet)

La Chine sur la voie de la puissance économique et de la démocratie selon HU Jintao (2004)

Il y a 25 ans, sous la conduite de Monsieur DENG Xiaoping, la Chine a lancé une nouvelle politique de réforme et d’ouverture sur l’extérieur pour explorer une nouvelle voie du développement socialiste, en axant toutes ses activités sur sa modernisation. Après 25 ans d’efforts inlassables, de 1979 à 2003, les forces productives de la société chinoise et la puissance globale de la Chine n’ont cessé de se développer pour atteindre de nouveaux paliers : le système d’économie de marché socialiste a été institué pour l’essentiel ; une économie ouverte sur l’extérieur a été mise en place ; tous les secteurs d’activité ont connu un développement général et la population chinoise, dans son ensemble, a accès à une vie d’aisance moyenne. En 25 ans, le PIB est passé de 147,3 milliards de dollars [américains] à plus de 1 400 milliards de dollars ; […] les investissements étrangers qui étaient nuls, ont atteint 679,6 milliards ; […] et la Chine occupe aujourd’hui la première place pour la production de charbon brut, d’acier, de ciment, de téléviseurs-couleurs et de téléphones portables. […]
La réforme du système économique s’accompagne de celle sur le plan politique. La démocratie socialiste constitue un objectif que nous poursuivons constamment. Nous avons dit clairement que sans la démocratie, il n’y aurait pas de socialisme, ni de modernisation socialiste. Nous avons donc déployé de grands efforts pour promouvoir la réforme des structures politiques. […] Le peuple chinois a vu ses droits civils et politiques ainsi que ses libertés fondamentales sauvegardées et protégées en vertu de la loi. […]
La réforme et l’ouverture sur l’extérieur ont enregistré des succès indéniables. Mais avec ses 1,3 milliards d’habitants et une base économique faible, la Chine demeure un pays aux forces productives sous-développées, confrontée aux inégalités de développement entre régions. Classée 6e pour son PIB, la Chine n’est pas dans les cent premiers pays pour son PIB par habitant qui dépasse à peine 1 000 USD. Elle a encore un long chemin à parcourir avant de réaliser sa modernisation et d’assurer à tous les Chinois une vie aisée. »

 

Discours du Président de la République Populaire de Chine HU Jintao devant l’Assemblée nationale française à Paris, 27 janvier 2004

Les défis de l’UE selon F. MITTERRAND en 1995

« Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

Comme vous le savez, depuis le 1er janvier de cette année [1995], la France préside l’Union européenne. […] je veux souhaiter aux trois nouveaux États membres une chaleureuse bienvenue parmi vous et parmi nous. Avec eux, l’Union européenne se sent plus forte, plus représentative et donc plus légitime encore, au regard du grand dessein historique qu’elle incarne. […] Ce dont il s’agit, ce dont nous avons à parler, c’est bien d’assurer à l’Europe la place et le rôle qui lui reviennent dans un monde à construire : une Europe puissante économiquement et commercialement, unie monétairement, active sur le plan international, capable d’assurer sa propre défense, féconde et diverse dans sa culture. Cette Europe-là sera d’autant plus attentive aux autres peuples qu’elle sera plus sûre d’elle-même. […]

il faut mettre en application le traité sur l’Union européenne, que nos parlements et nos peuples ont solennellement ratifié. […] Qu’il s’agisse de l’institution d’une monnaie unique, de la mise en œuvre d’une politique étrangère commune, de la construction progressive d’une défense indépendante, qui ne soit pas pour autant déliée de ses engagements à l’égard de ses alliés. L’Europe que nous avons constituée a ses préférences et elle entend y rester fidèle, qu’il s’agisse de la libre circulation des hommes ou de l’affirmation de la citoyenneté européenne. […]

Il faut se préparer aux élargissements ultérieurs de l’Union. Il y a entre ces deux impératifs un lien logique : plus l’Europe s’affirme sur le plan interne, plus sa force d’attraction s’exerce sur les autres pays démocratiques d’Europe. Encore faut-il que ces deux objectifs ne se contredisent pas. Et c’est là la difficulté : car il faut élargir, mais il faut renforcer l’Union existante. Il ne faut pas que l’élargissement affaiblisse ce qui existe ; et il ne faut pas que ce qui existe empêche l’élargissement de l’Union aux limites de l’Europe démocratique. […]

À côté des marchés, il y a place pour les activités économiques et sociales fondées sur la solidarité, la coopération, l’association, la mutualité, l’intérêt général, bref, le service public. Or, aujourd’hui, si nous avons tracé le contour de l’Europe sociale, il n’y a pas de contenu. N’est-ce pas une œuvre exaltante, passionnante que de donner un contenu social à l’Europe ? N’est-ce pas le travail des mois et des années prochains ? […]

L’Europe, ai-je dit, doit rencontrer l’adhésion des citoyens. Les grands espaces ouverts peuvent engendrer un sentiment d’angoisse ; et il faut prendre garde à ne pas laisser s’installer chez nos concitoyens une sorte de refus de l’autre, de refus de l’étranger, ou bien une sorte d’agoraphobie européenne. Elle existe. Pour l’éviter, donnons plein effet aux dispositions prévues dans le traité sur l’Union européenne. […]

Enseignons également l’Europe : apprenons-la à nos enfants. Que l’école les prépare à devenir des citoyens, qu’elle développe l’enseignement de l’histoire, de la géographie et des cultures du Continent. Mettons l’accent sur les jumelages scolaires, universitaires, sur les échanges d’élèves et d’étudiants ; insistons sur le plurilinguisme. […]

Il se trouve que les hasards de la vie ont voulu que je naisse pendant la première guerre mondiale et que je fasse la seconde. J’ai donc vécu mon enfance dans l’ambiance de familles déchirées, qui toutes pleuraient des morts et qui entretenaient une rancune, parfois une haine, contre l’ennemi de la veille. L’ennemi traditionnel ! […] Il faut transmettre, non pas cette haine, mais au contraire la chance des réconciliations — que nous devons, il faut le dire, à ceux qui dès 1944-1945, eux-mêmes ensanglantés, déchirés dans leur vie personnelle le plus souvent, ont eu l’audace de concevoir ce que pourrait être un avenir plus radieux, fondé sur la réconciliation et sur la paix. C’est ce que nous avons fait. […]

Ce que je vous demande là est presque impossible, car il faut vaincre notre histoire. Et pourtant, si on ne la vainc pas, il faut savoir qu’une règle s’imposera, Mesdames et Messieurs : le nationalisme, c’est la guerre ! La guerre n’est pas seulement le passé, elle peut être notre avenir ; et c’est vous, Mesdames et Messieurs les députés, qui êtes désormais les gardiens de notre paix, de notre sécurité et de notre avenir. »

 

Discours de François MITTERRAND (président de la République française) présentant le programme de la présidence française de l’Union européenne (UE) devant le Parlement européen à Strasbourg, 17 janvier 1995 (discours entier)

Nicolas SARKOZY critique la repentance (2007)

« Je déteste cette mode de la repentance qui exprime la détestation de la France et de son histoire. Je déteste la repentance qui veut nous interdire d’être fiers de notre pays. Je déteste la repentance qui est la porte ouverte à la concurrence des mémoires. Je déteste la repentance qui dresse les Français les uns contre les autres en fonction de leurs origines. Je déteste la repentance qui est un obstacle à l’intégration parce que l’on a rarement envie de s’intégrer à ce que l’on a appris à détester, alors que l’on devrait le respecter et l’aimer. Voilà ma vérité.

Je suis de ceux qui pensent que la France n’a pas à rougir de son histoire. Je voudrais rappeler à tous ses détracteurs que la France n’a pas commis de génocide. Elle n’a pas inventé la solution finale. La France a inventé les droits de l’homme et est le pays au monde qui s’est le plus battu pour la liberté du monde. Voilà ce qu’est l’histoire de la France ! […] Durant la guerre tous les Français n’ont pas été pétainistes, il y a eu les héros de la France libre et de la Résistance. Si certains Français ont dénoncé des juifs à la Gestapo, d’autres, plus nombreux, les ont aidés au péril de leur vie, des mères ont caché des enfants juifs parmi leurs propres enfants. »

 

Nicolas SARKOZY, discours prononcé à Lyon dans le cadre de la campagne présidentielle de 2007, 5 avril 2007.

La vision gaulliste de la France résistante persiste sous POMPIDOU (1973)

« Je parle au nom des associations de Résistants […], du général DE GAULLE, pour les survivants et pour les enfants des morts. […]

L’histoire des Glières* est une grande et simple histoire […]. Le premier écho des Glières ne fut pas celui des explosions [mais celui de] l’un des plus vieux langages des hommes, celui de la volonté, du sacrifice et du sang. […]

Passant, va dire à la France que ceux qui sont tombés ici sont morts selon son cœur. Comme tous nos volontaires […], comme tous les combattants de la France en armes et de la France en haillons, nos camarades vous parlent par leur première défaite comme par leur dernière victoire, parce qu’ils ont été vos témoins. […]

Les gens des villages sans lesquels le maquis n’aurait pu ni se former ni se reformer ; ceux qui ont sonné le glas pour lui ; ceux que les hitlériens ont déporté, ceux qu’ils ont fait courir pour rigoler, pendant la répression, devant leurs mitrailleuses qui les descendirent tous. […]

Peu importent les noms, que nul ne saura jamais. Ici, nous nous appelions la France. […] La mort connaît le murmure des siècles. Il y a longtemps qu’elle voit ensevelir les tués et les vieilles. Il y a longtemps qu’elle entend les oiseaux sur l’agonie des combattants de la forêt ; ils chantaient sur les corps des soldats de l’An II. »

 

*Le maquis des Glières est le premier maquis de la Résistance à affronter directement la Milice de Vichy et l’armée allemande en mars 1944. Toutes les composantes de la Résistance y sont unies dans le combat.

 

Discours d’André MALRAUX à l’occasion de l’inauguration du monument du plateau des Glières, 2 septembre 1973

DE GAULLE appelle à l’unité d’une France unanimement résistante (octobre 1944)

« Enfin, nous devons nous unir. Assurément, nous autres, Français, sommes divers à tous égards. Nous le sommes par nos idées, nos professions, nos régions. Nous le sommes par notre nature qui nous a fait essentiellement critiques et individualistes. Nous le sommes aussi, hélas ! en conséquence des malheurs que nous venons de traverser et qui nous ont blessés et opposés les uns aux autres.
Mais, à part une poignée de misérables et d’indignes, dont l’État fait et fera justice, l’immense majorité d’entre nous furent et sont des Français de bonne foi. Il est vrai que beaucoup ont pu se tromper à tel moment ou à tel autre, depuis qu’en 1914 commença cette guerre de trente ans. Je me demande même qui n’a jamais commis d’erreur ? Il est vrai que certains ont pu céder à l’illusion ou au découragement quand le désastre et le mensonge avaient submergé notre pays. Il est vrai que même parmi ceux qui s’opposèrent vaillamment à l’ennemi, il y a eu des degrés divers dans le mérite […]. Mais quoi ? La France est formée de tous les Français. Elle a besoin, sous peine de périr, des cœurs, des esprits, des bras de tous ses fils et de toutes ses filles. Elle a besoin de leur union, non point celle que l’on proclame dans des programmes ou des discours pour la compromettre en même temps par querelles, outrages et surenchères, mais de leur union réelle, sincère, fraternelle. »

 

Discours de Charles DE GAULLE prononcé à Paris le 14 octobre 1944

Le discours de DE GAULLE à Paris le 25 août 1944 : les débuts du mythe résistancialiste

Dans son discours du 25 août 1944, à l’Hôtel de ville de Paris, le général DE GAULLE pose, selon l’historien Henry ROUSSO, la « première pierre du mythe fondateur de l’après-Vichy ».

 

« Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l’émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici chez nous, dans Paris libéré, debout ? Non, nous ne dissimulerons pas ici cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes dont nous savons tous qu’elles dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré, libéré par lui-même, libéré par son peuple, avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France qui se bat c’est-à-dire la vraie France, la France éternelle. […]

Eh bien ! puisque Paris est libre puisque l’ennemi qui le tenait a capitulé dans nos mains, la France rentre à Paris chez elle. Elle y rentre sanglante, mais elle y rentre bien résolue. Elle y rentre éclairée par d’amères leçons, mais elle y rentre plus certaine que jamais de ses devoirs et de ses

droits. J’ai dit d’abord de ses devoirs, ce qui exprime tout pour le moment. Nous savons qu’il s’agit de la guerre. L’ennemi n’est pas encore abattu, il en reste sur notre territoire. Mais il ne suffira pas que nous l’ayons, avec le concours de nos chers et admirables alliés, chassé de chez nous, pour que nous nous tenions pour satisfaits. Nous voulons sur son territoire entrer, comme il se doit, en vainqueurs. […]

C’est pour cela que l’avant-garde française est entrée à Paris coups de canon. C’est pour cela que la grande armée française d’Italie a débarqué dans le Midi et remonte rapidement la vallée du Rhône. C’est pour cela que nos braves et chères forces de l’intérieur vont devenir des unités bien armées. C’est pour avoir cette revanche, cette vengeance, que nous saurons continuer de nous battre jusqu’au dernier jour, jusqu’au jour de la victoire complète et totale, la seule qui saura nous satisfaire. Ce devoir de guerre, tous les hommes qui sont ici et ceux qui nous entendront en France, savent bien qu’il comporte d’autres devoirs, dont le principal s’appelle l’unité nationale. […]

La nation n’admettrait pas, dans la situation où elle se trouve, que cette unité soit rompue. La nation sait bien que pour vaincre, pour se reconstruire et pour être grande, il lui faut avoir avec elle tous ses fils. La nation sait bien que ses fils et ses filles, hormis quelques malheureux traîtres, qui se sont livrés à l’ennemi ou lui ont livré les autres et qui connaîtront la rigueur des lois, tous les fils de France marchent et marcheront pour le combat de la France, la main dans la main. […] Vive la France ! »

 

Allocution du général DE GAULLE devant l’Hôtel de ville de Paris, 25 août 1944

« Les départements d’Algérie constituent une partie de la République française » (P. MENDES-FRANCE, 1954)

« Il y a quelques semaines à peine, je m’étais fait votre interprète, l’interprète de l’émotion ressentie par tous les Français devant la catastrophe qui, dans la région d’Orléansville, venait d’endeuiller l’Algérie*. J’avais alors affirmé la solidarité de la nation entière avec les populations éprouvées. L’Algérie, hélas ! vient d’être frappée à nouveau, et cette fois la violence provient de la volonté criminelle de quelques hommes, mais elle n’est pas moins cruelle, inutile et aveugle. A nouveau la nation doit s’affirmer unie et solidaire devant le malheur, devant les forces de destruction. Vous pouvez être certains, en tout cas, qu’il n’y aura, de la part du Gouvernement, ni hésitation, ni atermoiement, ni demi-mesure dans les dispositions qu’il prendra pour assurer la sécurité et le respect de la loi. Il n’y aura aucun ménagement contre la sédition, aucun compromis avec elle, chacun ici et là-bas doit le savoir. On ne transige pas lorsqu’il s’agit de défendre la paix intérieure de la nation, l’unité, l’intégrité de la République. Les départements d’Algérie constituent une partie de la République française. Ils sont français depuis longtemps et d’une manière irrévocable. Leurs populations, qui jouissent de la citoyenneté française et sont représentées au Parlement, ont d’ailleurs donné, dans la paix comme autrefois dans la guerre, sans distinction d’origine ou de religion, assez de preuves de leur attachement à la France pour que la France à son tour ne laisse pas mettre en cause cette unité. Entre elles et la métropole il n’y a pas de sécession concevable. Cela doit être clair une fois pour toutes et pour toujours aussi bien en Algérie et dans la métropole qu’à l’étranger. (Applaudissements à gauche, au centre, à droite et à l’extrême droite). Jamais la France, aucun Gouvernement, aucun Parlement français, quelles qu’en soient d’ailleurs les tendances particulières, ne cédera sur ce principe fondamental. »

 

*L’auteur évoque ici le tremblement de terre du 9 septembre 1954 faisant 1 500 morts.

 

Discours de Pierre MENDES-FRANCE, président du Conseil, à l’Assemblée nationale le 12 novembre 1954

George BUSH affirme l’enjeu énergétique de la guerre du Golfe (septembre 1990)

« L’Irak à lui seul possède environ 10 % des réserves pétrolières mondiales. L’Irak plus le Koweït en possèdent le double. Si on permettait à l’Irak d’absorber le Koweït, il aurait, en plus de l’arrogance, la puissance économique et militaire nécessaire pour intimider et forcer la main à ses voisins – des voisins qui ont la part du lion des réserves pétrolières du monde. Nous ne pouvons pas permettre qu’une ressource aussi essentielle soit dominée par un être aussi tyrannique [Saddam HUSSEIN]. Et nous ne le permettrons pas. Les récents évènements ont certainement montré qu’il n’existe pas de substitut au leadership américain. Face à la tyrannie, que personne ne doute de la crédibilité et du sérieux des Etats-Unis. Que personne ne doute de notre détermination. Nous défendrons nos amis. D’une façon ou d’une autre, le dirigeant de l’Irak doit apprendre cette vérité fondamentale.
Dès le début, en agissant en étroite coopération avec d’autres, nous avons cherché à modeler la réponse la plus large possible à l’agression irakienne. La coopération internationale et la condamnation de l’Irak ont atteint un degré sans précédent. […]
De concert avec nos amis et alliés, les bâtiments de la marine nationale des Etats-Unis patrouillent aujourd’hui dans les eaux du Moyen-Orient. Ils ont déjà intercepté plus de sept cents navires dans le cadre de l’application des sanctions. Trois dirigeants de la région avec lesquels j’ai parlé hier m’ont dit que ces sanctions donnaient des résultats. L’Irak commence à en sentir les effets. Nous continuons d’espérer que les dirigeants irakiens réévalueront le coût de leur agression. Ils sont coupés du commerce mondial. Ils ne peuvent plus vendre de pétrole. Et seule une proportion très faible des marchandises leur parvient. […]
Pour aider à couvrir les frais, les dirigeants de l’Arabie Saoudite, du Koweït et des Emirats arabes unis se sont engagés à fournir à nos forces sur le terrain les vivres et le carburant dont elles ont besoin. Une aide généreuse sera également fournie aux vaillants pays de la ligne de front, tels que la Turquie et l’Egypte. […]
Cette crise a également un coût sur le plan énergétique. Les pays producteurs de pétrole sont déjà en train de compenser la production perdue de l’Irak et du Koweït. Plus de la moitié des pertes ont été compensées. Nous obtenons une coopération superbe. Si les producteurs, dont les Etats-Unis, continuent de prendre des mesures en vue d’accroître la production de pétrole et de gaz, nous pourrons stabiliser les prix et garantir qu’il n’y aura pas de difficultés. En outre, plusieurs de nos alliés et nous-mêmes avons toujours la possibilité de tirer sur nos réserves stratégiques de pétrole, si les circonstances l’exigent. Comme je l’ai déjà souligné, il est essentiel de s’efforcer de maintenir à un niveau aussi faible que possible nos besoins d’énergie.
Nous devons ensuite tirer parti de toutes nos sources d’énergie : charbon, gaz naturel, énergie hydroélectrique et énergie nucléaire. Notre inaction sur ce plan nous a rendus plus dépendants que jamais du pétrole étranger. Enfin, que personne ne songe à profiter de cette crise. »

 

Discours du président américain George BUSH au Congrès, le 11 septembre 1990

Discours de B. OBAMA justifiant le rapprochement avec Cuba (mars 2016)

« Comme tant de gens dans nos deux pays, au cours de ma vie, je n’ai connu que cette période d’isolement entre nous. La Révolution cubaine a eu lieu l’année où mon père est venu aux États-Unis en provenance du Kenya. L’invasion de la « baie des Cochons » a eu lieu l’année où je suis né. Et l’année suivante, en regardant nos deux pays, le monde entier retenait son souffle : l’humanité s’est approchée plus près que jamais de l’horreur de la guerre nucléaire. Au fil des décennies suivantes, nos gouvernements se sont installés dans une confrontation sans fin, à travers des conflits par tiers interposés. Dans un monde qui se transformait à maintes reprises, une chose demeurait constante, le conflit entre les États-Unis et Cuba. Je suis venu ici pour enterrer le dernier vestige de la Guerre froide dans les Amériques. Je suis venu ici pour tendre la main de l’amitié au peuple cubain.

Je veux être clair. Les différences entre nos gouvernements au cours de ces nombreuses années sont réelles et sont importantes. […] Cuba a un système de parti unique ; les Etats-Unis sont une démocratie multipartite. Cuba a un modèle économique socialiste ; les Etats-Unis pratiquent l’économie de marché. Cuba a mis l’accent sur le rôle et les pouvoirs de l’État ; les Etats-Unis sont fondés sur les droits de l’individu.

Malgré ces différences, le 17 Décembre 2014, le président CASTRO et moi avons annoncé que les Etats-Unis et Cuba devraient entamer un processus de normalisation des relations entre nos pays. […] Pourquoi maintenant ? La réponse est simple : ce que faisaient les États-Unis ne fonctionnait pas. Nous devons avoir le courage de reconnaître la vérité. Une politique d’isolement conçu à l’époque de la Guerre froide n’a guère de sens au XXIe siècle. L’embargo n’a fait du tort qu’au peuple cubain au lieu de l’aider. […] En tant que président des États-Unis, j’ai demandé à notre Congrès de lever l’embargo. C’est un fardeau obsolète pour le peuple cubain. C’est un fardeau pour les Américains qui veulent travailler et faire des affaires ou investir ici à Cuba. Il est temps de lever l’embargo. […]
L’histoire des États-Unis et de Cuba a connu la révolution et le conflit ; la lutte et le sacrifice ; la rétribution et, maintenant, la réconciliation. Il est temps, maintenant, pour nous de laisser derrière le passé. »

 

Discours du président des Etats-Unis Barack OBAMA à La Havane (Cuba) le 22 mars 2016 (discours en intégralité)
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