II. B. Victor Hugo (1848-1870)

  • Victor HUGO est né en 1802 à Besançon (est de la France, à proximité du Jura) d’un père général de NAPOLEON Ier (Léopold HUGO) et d’une mère issue de la bourgeoisie nantaise (Sophie TREBUCHET), convaincue par les idées royalistes.

    Installé à Paris avec sa mère (qui s’est séparé de son père pour un autre général d’Empire), il ambitionne une carrière littéraire (il note à 14 ans dans un journal : « Je veux être CHATEAUBRIAND ou rien), écumant les concours de poésie. Son premier recueil de poèmes, Odes, paraît en 1821. Bénéficiant d’une aide d’État et rencontrant des succès (Notre-Dame de Paris, 1831), HUGO se consacre presque exclusivement au théâtre entre 1830 et 1843 (Hernani, 1830 ; Ruy Blas, 1838). La mort de sa fille Léopoldine le 4 septembre 1843 l’affecte tellement qu’il ne produira presque plus rien jusqu’à l’exil (1851).

     

    I] UN ÉCRIVAIN MONARCHISTE RALLIÉ À LA RÉPUBLIQUE

    En 1825, il est fait chevalier de la Légion d’honneur par le roi CHARLES X. En 1841, après trois tentatives infructueuses, il accède à l’Académie française (il a alors 39 ans). Ses relations avec le pouvoir monarchiste sont alors fortes. Il devient confident de LOUIS-PHILIPPE et sera même nommé « Pair de France » en 1845 (il intègre alors la Chambre des Pairs).

    Convaincu progressivement par la démocratie(« j’ai grandi » dira-t-il plus tard), il est nommé maire du 8e arrondissement après la révolution de février 1848 (il sera à ce titre chargé de rétablir l’ordre lors des émeutes de juin 1848). En juin 1848, il est élu député et siège parmi les conservateurs (parti de l’Ordre).

     

    II] UN RÉPUBLICAIN ENGAGÉ

    ♦ Elu à l’Assemblée nationale le 4 juin 1848, Victor HUGO défend des idées qui parfois tranchent avec les positions de son groupe politique conservateur. Ses pensées montrent son statut à part, d’intellectuel, et se retrouvent en fait dans ses œuvres littéraires :

      • contre la peine de mort : il s’agit d’un combat ancien, mené dès son œuvre Le dernier jour d’un condamné (1829).
      • contre le système pénitentiaire : Les Misérables (1862), commencé dès 1848, montre l’opposition d’HUGO à la prison qui détruit et au bagne qui corrompt.
      • pour la liberté de la presse et contre la censure : se revendiquant libéral, il a déjà subi la censure de sa pièce Marion Delorme en 1829.
      • pour les droits de l’enfant et l’école : dans le poème des « Melancholia » (Les Contemplations, 1856), Victor HUGO dénonce le travail des enfants. Selon lui, le seul travail de l’enfant doit être l’étude (« Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons »).
      • pour le droit des femmes : dans sa pièce Angelo, tyran de Padoue (1835), HUGO s’insurge contre le sort fait aux femmes. Dans une lettre adressée au journal L’avenir des femmes (1872), il énonce que la femme est une esclave moderne et qu’elle mérite des droits identiques aux hommes.
      • contre l’esclavage : dès son premier roman, Bug-Jargall (1818), Victor HUGO souligne le problème de l’esclavage. Abolitionniste, il proclame l’égalité de tous les hommes. Néanmoins, ses positions sur la colonisation sont ambiguës. Il affirmera en 1879 « Allez, Peuples ! Emparez-vous de cette terre. Prenez-la. A qui ? A personne. Prenez cette terre à Dieu. Dieu donne la terre aux hommes, Dieu offre l’Afrique à l’Europe », ne dénonçant la colonisation que lorsqu’elle devient exploitation.
      • contre la misère et pour les ouvriers : Dans Les Misérables, HUGO entend combattre l’idée d’une fatalité de la misère. Il en appelle à des lois sociales, seules susceptibles d’améliorer les conditions de vie, épouvantables, des pauvres.

    ♦ Déçu par le gouvernement provisoire, exaspéré par les lois répressives votées contre la presse dès août 1848, critiquant les républicains de gauche (il vote pour la fermeture des Ateliers nationaux), HUGO soutient la candidature de Louis-Napoléon BONAPARTE à la présidence de la IIe République (décembre 1848).

     

    III] DE L’OPPOSANT À L’EXILÉ

    ♦ Le 17 juillet 1851, Victor HUGO prononce son dernier discours à l’Assemblée. De plus en plus critique au sujet des conservateurs, il rompt avec Louis-Napoléon BONAPARTE en 1850 en raison de son soutien au pape.

    ♦ Ayant participé à l’organisation d’une résistance contre le coup d’Etat du 2 décembre 1851, Victor HUGO est considéré comme un « ennemi d’Etat ». Il parvient à s’exiler à Bruxelles, grâce à sa maîtresse Juliette DROUET.

    La publication de son pamphlet Napoléon Le Petit (rédigé en juin-juillet 1852 et distribué sous le manteau) le rend indésirable en Belgique. Il s’exile alors à Jersey (ne parlant pas anglais, il préfère une île étrangère proche de la France) puis, du fait de la pression hostile des Britanniques, à Guernesey, autre île anglo-normande. Il y achète une villa, la Hauteville House, grâce aux droits d’auteur des Contemplations. Il y finalisera Les Misérables (1862).

    Malgré l’amnistie des proscrits décidée par NAPOLEON III en 1859, HUGO refuse de revenir en France : « La liberté est partie, je rentrerai quand la liberté rentrera ». Il rejoindra la France dès le lendemain de la proclamation de la IIIe République (5 septembre 1870) et recommencera une carrière politique (député puis sénateur).

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