I. B. Londres, une métropole de rang mondial

  • Fondée dans l’Antiquité par les Romains (Londinium), Londres a profité de sa position privilégiée (port fluvial sur la Tamise) et de la puissance du Royaume-Uni pour devenir la première ville mondiale au XIXe siècle, capitale politique d’un vaste empire colonial et grand centre financier et industriel.

    Touchée par la désindustrialisation et la concurrence urbaine mondiale, la capitale britannique est devenue une véritable métropole de rang international après vingt ans de restructurations :

    25e population urbaine mondiale : 8,7 millions d’habitants en 2015 (12,3 dans l’aire urbaine) ;

    5e Produit urbain brut : 840 milliards de dollars en 2018 ;

    1ère place financière mondiale ;

    6 aéroports internationaux dont Heathrow (78 millions de passagers par an) ;

    sièges sociaux de 23 des 500 plus grandes FTN mondiales (Kingfisher ; Lee Cooper).

    Les JO de Londres de 2012 et le Brexit constituent pour la ville à la fois les marqueurs de son rayonnement et de son attractivité comme des défis à relever pour rester une « ville globale » (Saskia SASSEN).

     

    I] LONDRES, UNE MÉTROPOLE MONDIALE

    A) Londres concentre plusieurs centres et lieux de commandement

    ♦ Londres est d’abord un centre économique et financier mondial. Le quartier d’affaires de la City, au bord de la Tamise, est la capitale mondiale de la finance. Les plus grandes banques, assurances et société financières européennes y ont leur siège, et tous les géants mondiaux du secteur y ont au minimum une antenne. Au cœur de la City, le London Stock Exchange, première bourse européenne, attire des investisseurs du monde entier. Un nouveau quartier d’affaire, Canary Wharf, spécialisé dans la banque et l’édition, est en plein essor à l’est de la City. Développé à partir des années 1980, on y trouve 3 des plus hauts gratte-ciels du pays : One Canada Square, 8 Canada Square et 25 Canada Square.

    ♦ C’est un centre du pouvoir politique (Buckingham Palace, résidence officielle des souverains britanniques depuis 1762 ; Palais de Westminster) et international (en plus de ses nombreuses ambassades, Londres abrite la Banque européenne pour la reconstruction et le développement).

    ♦ On y trouve par ailleurs des infrastructures de transport de dimension internationale : six aéroports (dont Heathrow, quatrième hub aéroportuaire mondial) et une gare LGV (Saint-Pancras International, mise en service en 1868 : 20 millions de voyageurs par an).

    ♦ Londres est aussi une capitale culturelle mondiale (Picadilly Circus et ses théâtres, le British Museum ou la Tate Modern) qui possède des universités et écoles prestigieuses (University of London, Oxford, Cambridge). On peut aussi mentionner les stades et infrastructures sportives supérieures (Wembley, Wimbledon) dynamisées par les Jeux olympiques de 2012.

     

    B) Un rayonnement à plusieurs échelles

    ♦ Le Global Power City Index place Londres au tout premier rang des villes mondiales (devant New York et Londres). Le classement repose sur 70 indicateurs affectés chacun d’un certain nombre de points et répartis en différents domaines : économie, recherche et développement, interaction culturelle, qualité de vie et environnement, accessibilité.

    La City constitue le premier quartier d’affaires au monde, même si le Brexit pourrait l’affecter. On y trouve plus de 500 banques étrangères et de nombreuses assurances (1/3 des assurances pour les transports aériens et maritimes).

    ♦ Londres possède le premier aéroport européen : Heathrow (3e hub mondial). Après 20 ans de débats, une troisième piste devrait être construite.

    ♦ En 2013, Londres est devenue la première ville touristique mondiale (devant Paris), visitée par 16 millions de touristes (peut-être un effet JO).

    Londres a aussi d’autres atouts culturels : c’est une ville universitaire majeure (Oxford, Cambridge), la première place européenne de l’édition (45 000 titres par an), l’une des capitales mondiales du spectacle (avec 60 000 spectateurs par jour pour 300 salles) et du marché de l’art (Christie’s).

    ♦ Symbole de son attraction, la ville attire depuis longtemps une forte immigration : sur 2,6 millions d’étrangers présents dans le pays, le Greater London en accueille à lui seul 1,6 million. Les personnes nées à l’étranger devraient être majoritaires dans la capitale d’ici à 2030.

     

    II] LES EFFETS DE LA MÉTROPOLISATION SUR LE TERRITOIRE LONDONIEN

    A) Croissance démographique et étalement urbain

    La croissance urbaine (c’est-à-dire l’augmentation de son nombre d’habitants) de Londres s’effectue essentiellement de 1800 au début de la Seconde Guerre mondiale, avec une forte accélération dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe. Après 2000, on peut noter une reprise de la croissance de la population. Depuis 2010, la population augmente 2 fois plus vite dans la capitale (+ 6 %) que dans le reste du pays

    Pour encadrer l’étalement urbain et le maîtriser, des mesures nombreuses et précoces ont été prises : instauration de l’autorité du Grand Londres pour agir à l’échelle de l’agglomération, ceinture verte (1947), création de villes nouvelles dotées d’emplois et de services (comme Ipswich et Gatwick) pour limiter les migrations alternantes entre les périphéries et le centre, mais aussi pour maintenir des coupures vertes et éviter un bâti continu.

     

    B) Nouvelles activités économiques et recompositions urbaines

    ♦ Depuis les années 1990, avec la croissance démographique en ville, la demande de logements, l’attractivité croissante et les mutations économiques (développement des activités tertiaires), Londres connaît un renouvellement urbain avec l’apparition de nouveaux centres.

    Plusieurs quartiers anciens et industriels sont transformés et adoptent les caractéristiques métropolitaines : verticalité (gratte-ciels), développement des moyens de communication et hypermobilité (métro), multiplicité de services. Plusieurs quartiers sont significatifs de ce mouvement comme Canary Wharf (anciens docks) ou Battersea Park (sur la rive droite de la Tamise, dans le centre : l’ancienne centrale à charbon Battersea Power Station devrait être réhabilitée ; Apple y établira son siège social en 2021).

    Les Jeux olympiques de 2012 ont contribué à accélérer ces mutations urbaines. L’événement sportif a permis de synchroniser les besoins d’aménagement de la ville et la levée de 13 milliards d’euros d’investissements, notamment privés. A l’issue des JO, la ville a investi 350 millions d’euros pour la reconversion des installations sportives (voir reportage TV). Le site de Stratford est emblématique de ce processus.

    Ces recompositions urbaines débordent du seul cadre de l’agglomération (Great London) pour toucher la périphérie. C’est le cas du projet « Thames Gateway » qui fédère des territoires depuis l’est de Londres jusqu’à la mer du Nord. Il s’étend sur environ 70 km et couvre plus de 80 000 hectares répartis sur 3 régions : le Grand Londres, le South Essex, le North Kent et 18 collectivités locales (deux comtés et 16 districts). L’enjeu est de faire face à un accroissement rapide de la population et de conforter la place de Londres en tant que ville-monde. Le projet comprend le développement de zones d’activités économiques (tertiaires, industrielles et logistiques), des programmes immobiliers et de rénovation urbaine, le développement des infrastructures et des offres de transport (fer, route, air, fret et passagers). Il se déploie sur un territoire, en déshérence, mal desservi, ponctué de friches industrielles et confronté à d’importantes difficultés économiques.

     

    III] UNE MÉTROPOLE EN MUTATIONS

    A) La lutte contre les fragmentations spatiales

    ♦ Comme de nombreuses villes occidentales, Londres est une métropole desserrée, composée d’un centre, d’une banlieue et d’une périphérie. Elle est touchée par une fragmentation fonctionnelle.

    ♦ Londres est l’une des villes les plus inégalitaires du monde. La ville possède à la fois les loyers les plus chers d’Europe et un taux de pauvreté très important (27 %). La recomposition spatiale et les politiques d’aménagement liées à la métropolisation se sont traduits par une augmentation du prix des logements. Les inégalités socio-spatiales se retrouvent à toutes les échelles (la périphérie est plus touchée mais certains quartiers, comme la City, voient les riches et les pauvres vivre dans des quartiers accolés).

    ♦ En outre, un phénomène de gentrification (« boboisation ») se développe dans le centre. Par exemple, la gentrification du quartier de Notting Hill (nord-ouest) s’exprime tout d’abord à travers le bâti. Les petits immeubles modestes ont été considérablement rénovés comme l’attestent la propreté et la fraîcheur de leurs façades. L’embourgeoisement apparaît aussi à travers les commerces et services proposés : boutiques pour clientèle aisée et marché urbain grâce à la piétonisation de la rue. Ces évolutions traduisent l’arrivée d’une nouvelle population résidente comme le prouvent les personnes qui déambulent sur la photographie : plutôt jeunes et bénéficiant de revenus élevés pour habiter à proximité du centre, vraisemblablement le CBD où se trouve leur emploi dans le secteur tertiaire de haut niveau. Le coût des logements (pression foncière) et la catégorie privilégiée des commerces expliquent le départ des populations les moins favorisées à la périphérie.

     

    B) Londres est confrontée à de nombreux défis

    Le Brexit menace l’attractivité de la capitale britannique.

    Comme pour d’autres métropoles, la réduction des inégalités et la mixité constituent des objectifs d’avenir, d’autant plus qu’une ségrégation sociale et ethnique s’ajoute à la fragmentation socio-spatiale.

    ♦ Le développement durable constitue enfin un défi majeur. Pour le géographe Manuel APPERT, Londres est confrontée à trois gros problèmes : 1. congestion (particulièrement à l’ouest, dans le Western Crescent) ; 2. pollution (le niveau de pollution en particules fines est de 3 points au-dessus de la limite recommandée par l’OMS et l’Europe) ; 3. trop de consommation d’espaces (les espaces verts perdent en superficie). Plusieurs solutions ont été développées, avec des résultats différenciés : péage urbain (depuis 2003) ; valorisation des transports en commun et des modes de transport doux (vélo) ; développement des villes nouvelles en périphérie (Crawley, Harlow) ; requalification des friches et du site olympique (Stratford) ; éco-quartiers (BedZed)…

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