Les communistes réagissent au transfert des cendres de Jean MOULIN (1964)

« Jean MOULIN au Panthéon, cela veut dire que la France honore celui qui comprit que, dans sa lutte contre le pouvoir nazi, la libération de notre peuple dépendait de son union, comme dans sa lutte contre le pouvoir de l’argent, sa libération dépend de son union aujourd’hui.

Jean MOULIN au Panthéon, cela veut dire que la France s’incline devant le premier président de ce CNR dont le programme comportait la nationalisation des banques et des trusts. Jean MOULIN au Panthéon, cela signifie que la patrie est reconnaissante aux grands hommes qui tiennent parole.

Un seul point me chiffonne : il est beaucoup question dans la presse officielle et officieuse de Jean MOULIN « après » sa rencontre avec le général DE GAULLE à Londres et son retour en France. Peu, trop peu, du Jean MOULIN dont l’activité en France amena ce voyage à Londres où l’accord de la Résistance de Jean MOULIN à Fernand GRENIER fit du général DE GAULLE le président du Gouvernement provisoire de la République. Beaucoup plus question en somme du Jean MOULIN mandaté que du Jean MOULIN mandatant.

Mais il importe bien peu : honneurs à Jean MOULIN, honneur à ceux qui suivant son exemple moururent pour la patrie, honneur à la Résistance française ! »

 

André WURMSER, « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante », L’Humanité, 19 décembre 1964