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George BUSH affirme l’enjeu énergétique de la guerre du Golfe (septembre 1990)

« L’Irak à lui seul possède environ 10 % des réserves pétrolières mondiales. L’Irak plus le Koweït en possèdent le double. Si on permettait à l’Irak d’absorber le Koweït, il aurait, en plus de l’arrogance, la puissance économique et militaire nécessaire pour intimider et forcer la main à ses voisins – des voisins qui ont la part du lion des réserves pétrolières du monde. Nous ne pouvons pas permettre qu’une ressource aussi essentielle soit dominée par un être aussi tyrannique [Saddam HUSSEIN]. Et nous ne le permettrons pas. Les récents évènements ont certainement montré qu’il n’existe pas de substitut au leadership américain. Face à la tyrannie, que personne ne doute de la crédibilité et du sérieux des Etats-Unis. Que personne ne doute de notre détermination. Nous défendrons nos amis. D’une façon ou d’une autre, le dirigeant de l’Irak doit apprendre cette vérité fondamentale.
Dès le début, en agissant en étroite coopération avec d’autres, nous avons cherché à modeler la réponse la plus large possible à l’agression irakienne. La coopération internationale et la condamnation de l’Irak ont atteint un degré sans précédent. […]
De concert avec nos amis et alliés, les bâtiments de la marine nationale des Etats-Unis patrouillent aujourd’hui dans les eaux du Moyen-Orient. Ils ont déjà intercepté plus de sept cents navires dans le cadre de l’application des sanctions. Trois dirigeants de la région avec lesquels j’ai parlé hier m’ont dit que ces sanctions donnaient des résultats. L’Irak commence à en sentir les effets. Nous continuons d’espérer que les dirigeants irakiens réévalueront le coût de leur agression. Ils sont coupés du commerce mondial. Ils ne peuvent plus vendre de pétrole. Et seule une proportion très faible des marchandises leur parvient. […]
Pour aider à couvrir les frais, les dirigeants de l’Arabie Saoudite, du Koweït et des Emirats arabes unis se sont engagés à fournir à nos forces sur le terrain les vivres et le carburant dont elles ont besoin. Une aide généreuse sera également fournie aux vaillants pays de la ligne de front, tels que la Turquie et l’Egypte. […]
Cette crise a également un coût sur le plan énergétique. Les pays producteurs de pétrole sont déjà en train de compenser la production perdue de l’Irak et du Koweït. Plus de la moitié des pertes ont été compensées. Nous obtenons une coopération superbe. Si les producteurs, dont les Etats-Unis, continuent de prendre des mesures en vue d’accroître la production de pétrole et de gaz, nous pourrons stabiliser les prix et garantir qu’il n’y aura pas de difficultés. En outre, plusieurs de nos alliés et nous-mêmes avons toujours la possibilité de tirer sur nos réserves stratégiques de pétrole, si les circonstances l’exigent. Comme je l’ai déjà souligné, il est essentiel de s’efforcer de maintenir à un niveau aussi faible que possible nos besoins d’énergie.
Nous devons ensuite tirer parti de toutes nos sources d’énergie : charbon, gaz naturel, énergie hydroélectrique et énergie nucléaire. Notre inaction sur ce plan nous a rendus plus dépendants que jamais du pétrole étranger. Enfin, que personne ne songe à profiter de cette crise. »

 

Discours du président américain George BUSH au Congrès, le 11 septembre 1990

Les 4 objectifs des États-Unis au Moyen-Orient d’après G. BUSH après la guerre du Koweït et le « nouvel ordre mondial »

« La guerre est finie. C’est une victoire pour tous les pays de la coalition, pour les Nations Unies […]. C’est une victoire de la loi et du droit […]. Saddam HUSSEIN était l’agresseur, le Koweït la victime. Sont venues à l’aide de ce petit pays des nations de l’Amérique du Nord et de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique du Sud, de l’Afrique et du monde arabe, tous unis face à cette agression. Notre coalition hors du commun doit travailler maintenant dans un même but : forger un avenir qui ne soit plus jamais l’otage du côté le plus sombre de la nature humaine […]. Ce soir, laissez-moi définir quatre objectifs clés.
Premièrement, nous devons travailler ensemble à mettre sur pied des accords de sécurité mutuelle dans la région. Nos amis et alliés du Proche-Orient auront la responsabilité première de la sécurité régionale. Mais qu’ils sachent que, tout comme elle les a soutenus pour repousser l’agression de l’Irak, l’Amérique est prête à travailler avec eux pour assurer la paix. […] Que nos amis et nos alliés sachent […] que l’Amérique se tient prête à assurer la paix à leurs côtés. Cela ne signifie pas le stationnement de forces américaines terrestres dans la péninsule arabique, mais la participation à des exercices conjoints, terrestres et aériens, et la présence d’une force navale conséquente dans la région, comme ce fut le cas depuis quarante ans. Que ce soit clair : nos intérêts nationaux dépendent d’un Golfe stable et sûr.
Deuxièmement, nous devons agir pour contrôler la prolifération des armes de destruction massive et les missiles utilisés pour les envoyer. Il serait tragique que les nations du Moyen-Orient et du Golfe […] s’engagent dans une nouvelle course aux armements. L’Irak
requiert une vigilance particulière. Il ne doit pas avoir accès aux instruments de guerre.
Troisièmement, nous devons travailler à créer de nouvelles occasions pour assurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient […]. Israël et plusieurs pays arabes ont pour la première fois affronté ensemble le même agresseur. Désormais, il devrait être clair pour tous que faire la paix au Moyen-Orient demande des compromis, mais que cette paix est aussi porteuse d’avantages pour tous. […]
Quatrièmement, nous devons favoriser le développement économique pour le bien de la paix et du progrès. Le golfe Persique et le Moyen-Orient forment une région riche en ressources naturelles avec un potentiel humain riche mais inexploité. […]
En atteignant ces quatre objectifs nous pouvons bâtir un cadre pour la paix. […] A tous les défis offerts par cette région du monde, il n’y a pas de solution unique, pas de réponse de la seule Amérique. Mais nous pouvons changer les choses. L’Amérique y travaillera sans relâche […]. Maintenant, nous voyons apparaître un ordre nouveau, un monde où un nouvel ordre mondial peut être construit […]. Un monde où les Nations unies, libérées de l’impasse de la guerre froide, sont en mesure de réaliser la vision historique de leurs fondateurs. Un monde dans lequel la liberté et les Droits de l’homme sont respectés par toutes les nations. »

 

Extrait du discours de George BUSH devant le Congrès, le 6 mars 1991, à la fin de la guerre du Golfe.