L’un des premiers discours de la Chine communiste à l’ONU (1971)

Trois semaines avant cette intervention, la Chine communiste a pris la place de la Chine nationaliste (Taïwan) comme membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU.

 

« La Chine est encore un pays économiquement arriéré et un pays en cours de développement à la fois. Comme la grande majorité des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, la Chine appartient au Tiers-Monde […]. A aucun moment, ni maintenant, ni jamais, la Chine ne sera une superpuissance soumettant les autres à son agression, à son contrôle ou à son harcèlement. […] La Chine ne participera jamais aux prétendues conversations du désarmement entre les puissances nucléaires derrière le dos des puissances non-nucléaires. La Chine ne produit des armes nucléaires que pour sa défense et pour briser le monopole nucléaire afin d’éliminer en définitive les armes nucléaires et la guerre nucléaire. […] Il est de notre devoir naturel d’aider les peuples de divers pays dans leur lutte légitime : nous avons aidé certains pays amis à développer leurs économies nationales indépendamment. En apportant notre aide, nous respectons toujours strictement la souveraineté des pays bénéficiaires, nous ne posons pas de conditions et n’exigeons aucun privilège. Nous apportons à titre gratuit une aide militaire à des pays et à des peuples en lutte contre l’agression. Nous ne deviendrons jamais des marchands d’armes et de munitions. Cependant, du fait que l’économie de la Chine est encore relativement en retard, l’aide matérielle que nous apportons est très limitée : ce que nous pouvons surtout procurer, c’est le soutien politique et moral. »

 

CHIAO Kuan-Hua (vice-ministre des Affaires étrangères chinois), discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, 15 novembre 1971