Le FN instrumentalise (encore) l’historien et résistant Marc BLOCH

Réf. : Jean-Marie POTTIER, « L’incessante récupération de Marc BLOCH par le Front national », Slate.fr, 2 décembre 2015.

 

Chef de file de l’école des « Annales » (du nom de la revue lancée avec Lucien FEBVRE en 1929), Marc BLOCH (1886-1944) est considéré comme l’un des plus grands historiens français du XXe siècle. Sa démarche (recours aux sciences « auxiliaires » : anthropologie, sociologie, démographie, etc.) et son approche de l’histoire (importance donnée au temps long et aux mutations sociales et économiques) le démarquent de l’école historique précédente, celle des LAVISSE et SEIGNOBOS, attaché à l’événement et au roman national (de préférence patriotique).

Slate rappelle ici, par le biais de son journaliste Jean-Marie POTTIER, que la reprise (totalement décontextualisée) d’un passage de L’étrange défaite (publié après la mort de BLOCH, fusillé pour actes de résistance par les Allemands en 1944) par Marion MARECHAL-LE PEN (Front national), est la marque d’une « tradition familiale bien enracinée ». Candidate aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA), la nièce de Marine LE PEN a ainsi repris ce mardi 1er décembre 2015, à Toulon, une citation célèbre du célèbre historien : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France: ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »