La théorie des trois mondes de DENG Xiaoping (1974)

« A en juger par les changements intervenus dans les relations internationales, notre globe comporte en fait maintenant trois parties, trois mondes qui sont à la fois liés mutuellement et contradictoires entre eux.

Les États-Unis et l’Union soviétique forment le premier monde, les pays en voie de développement d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et des autres régions, le tiers-monde, et les pays développés se trouvant entre eux [forment] le second monde. Les deux superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique tentent mais en vain de s’assurer l’hégémonie mondiale. Elles cherchent par divers moyens à placer sous leur contrôle respectif les pays en voie de développement […]. Tous les jours, elles parlent de « détente » mais créent en fait la tension. […] Les deux superpuissances, les plus grands exploiteurs et oppresseurs internationaux de notre époque, constituent le foyer d’une nouvelle guerre mondiale. […]

La Chine est un pays socialiste et en même temps un pays en voie de développement. Elle appartient au tiers-monde. Le gouvernement et le peuple chinois, indéfectiblement fidèles aux enseignements du président MAO, appuient résolument la lutte menée par les nations et les peuples opprimés de partout pour la conquête et la sauvegarde de l’indépendance nationale et le développement de l’économie nationale, contre le colonialisme, l’impérialisme et l’hégémonisme. […] La Chine n’est pas une superpuissance et jamais elle ne cherchera à en être une. »

 

Intervention de DENG Xiaoping (chef de la délégation chinoise à l’ONU) devant l’Assemblée générale de l’ONU, 10 avril 1974 (lire le discours en intégralité)