François HOLLANDE donne une image partiale de la Chine (2014)

Aujourd’hui, c’est la Chine et la France qui se retrouvent une fois encore. Les liens qui unissent nos deux pays s’inscrivent loin dans notre histoire. […] Et dans ce long récit, un acte plus important que tout autre a été posé le 27 janvier 1964. […] Là, le général DE GAULLE avait raccourci pour mieux forcer sa pensée et il avait ainsi écrit : « Le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République populaire de Chine ont décidé, d’un commun accord, d’établir des relations diplomatiques ». […]

50  ans  plus  tard,  nous  pouvons  aussi  mesurer  le  chemin  parcouru.  La  Chine,  sous l’impulsion de DENG Xiaoping, a pris la voie de la réforme et de l’ouverture. Elle est devenue  en  30 ans  la  deuxième  puissance  économique  du  monde,  un  grand  pays scientifique avec plus d’un tiers des ingénieurs formés chaque année dans le monde. […] La Chine, c’est également la troisième nation à avoir conquis la Lune. La Chine, elle est portée par la dynamique d’abord de son émergence, ensuite de son influence. Et elle poursuit un développement à un rythme très rapide. […]

Alors, la France, elle veut encore renforcer sa relation avec la Chine. […] Aujourd’hui, 1 500 000 Chinois visitent la France chaque année […]. Nous avons aussi une chance qui est de partager une communauté chinoise ici, en France, et je la salue. Plus de 600 000 personnes qui sont particulièrement dynamiques et qui vous ont réservé un très bon accueil. Et puis il y a ces Français qui se sont installés en Chine soit pour y faire leurs études – de plus en plus nombreux –, soit pour y créer une activité, y investir, y commercer et qui sont nos meilleurs vecteurs pour prolonger, promouvoir nos relations et notre amitié.

Alors,  50  ans  après  cette  décision  historique,  qu’est-ce  que  nous  avons  à  faire ensemble ? Quels défis nous pouvons relever ? Le premier, c’est la paix. C’était d’ailleurs ce que voulait le général  DE GAULLE,  ce  que voulait aussi le président MAO Zedong à ce moment-là où la Guerre froide avait saisi le monde  […].  Nous  sommes  attachées,  la  Chine  et  la  France,  à  l’indépendance,  à  la souveraineté.   Nous   avons   aussi,   vis-à-vis   des   organisations   internationales,   à commencer  par  l’ONU,  le  plus  grand  respect  parce  que  nous  sommes  membres permanents  du  Conseil  de  sécurité  et  que  nous  ne  nous  opposons  pas  aux  résolutions quand  elles  permettent  de  trouver  une  issue  à  des  conflits  qui,  depuis  trop  longtemps, bouleversent les équilibres du monde […]. La  Chine  et  la  France  regardent  au-delà de leurs propres continents et c’est pourquoi nous sommes solidaires de l’Afrique. La Chine y investit depuis longtemps, y travaille, y construit […]. Le second défi, c’est la croissance. J’allais dire, le vôtre, c’est de la maîtriser parce que vous êtes sur des rythmes considérables de progression de l’activité : 7 %  par  an,  ce sont les mauvaises années ; 10 % par an, ce sont les moyennes. […] Je  rappelle  ici  que  d’ici  2020,  plus  de  200  villes  chinoises  dépasseront  le  million d’habitants. Et là, il y a des besoins considérables que nos entreprises ici présentes peuvent satisfaire. […] Il  y  a  17  ans,  la  Chine  représentait  3 % de l’économie mondiale, aujourd’hui elle en représente 12 %. Il y a 17 ans, l’euro n’existait pas, aujourd’hui c’est la monnaie unique de 18 pays européens et la première devise en circulation dans le monde. »

 

Extraits  du  discours prononcé  par  le  président  de  la  République François HOLLANDE à l’occasion de la visite d’État  du  président  chinois  XI Jinping, le 27 mars 2014