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« L’Amérique est de retour » (discours de B. OBAMA, 2012)

« Nous nous réunissons ce soir bien conscients que cette génération de héros a fait des États-Unis un pays plus sûr et plus respecté à travers le monde. Pour la première fois en neuf ans, il n’y a pas d’Américains qui combattent en Irak. Pour la première fois en deux décennies, Oussama BEN LADEN n’est plus une menace pour ce pays. La plupart des hauts responsables d’al-Qaïda ont été vaincus. L’élan des talibans a été brisé, et une partie de nos soldats déployés en Afghanistan commencent à rentrer aux États-Unis. […]

En outre, nous facilitons la tâche aux entreprises pour qu’elles puissent vendre leurs produits dans le monde entier. […] Il n’y a pas un endroit au monde que je négligerai pour ouvrir de nouveaux marchés pour les produits américains. Et je ne resterai pas les bas croisés quand nos concurrents ne respectent pas les règles du jeu. Nous avons déposé des plaintes contre la Chine à un rythme près de deux fois supérieur à celui du gouvernement précédent – et cet effort a porté ses fruits. Plus d’un millier d’Américains ont un emploi aujourd’hui parce que nous avons stoppé une flambée d’importations de pneus chinois. Mais nous devons faire plus encore. Il n’est pas normal qu’un pays laisse pirater nos films, notre musique, nos logiciels. Il n’est pas juste que des industriels étrangers aient l’avantage sur nous uniquement parce qu’ils sont lourdement subventionnés. […]

En mettant fin à la guerre en Irak, nous avons pu infliger des coups décisifs à nos ennemis. Du Pakistan au Yémen, les agents d’al-Qaïda qui demeurent sont en fuite, et ils savent qu’ils ne peuvent pas se soustraire aux États-Unis d’Amérique.

Grâce à cette position de force, nous avons commencé à mener la guerre en Afghanistan à sa fin. Dix milliers de nos soldats sont revenus au pays. Vingt-trois mille de plus seront rapatriés d’ici la fin de l’été. La passation de la responsabilité aux Afghans se poursuivra et nous forgerons un partenariat durable avec l’Afghanistan pour que ce pays ne soit plus jamais une source d’attaques contre l’Amérique.

Au moment où le flux de la guerre se retire, une vague de changement déferle sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, de Tunis au Caire, de Sanaa à Tripoli. Il y a un an, KADHAFI était l’un des dictateurs les plus anciens de la planète – un assassin avec du sang d’Américains sur les mains. Aujourd’hui, il n’est plus. Et en Syrie, il ne fait pour moi pas de doute que le régime d’ASSAD découvrira bientôt que la force du changement est irrésistible et qu’on ne peut écraser la dignité des gens.

Nous ne savons pas exactement comment s’achèvera cette transformation extraordinaire. Mais nous sommes intéressés au premier chef par son issue. Et bien qu’il revienne au bout du compte aux peuples de la région de décider de leur destin, nous encouragerons les valeurs qui ont été si avantageuses à notre pays. Nous nous dresserons contre la violence et l’intimidation. Nous défendrons les droits et la dignité de toutes les personnes humaines – hommes et femmes ; chrétiens, musulmans et juifs. Nous soutiendrons les politiques qui favorisent l’émergence de démocraties solides et stables et de marchés ouverts, car la tyrannie ne fait pas le poids face à la liberté.

En outre, nous protégerons la sécurité des États-Unis contre ceux qui menacent nos citoyens, nos amis et nos intérêts. Regardez l’Iran. Grâce à la force de notre diplomatie, un monde naguère divisé sur la façon de gérer le dossier nucléaire iranien ne fait maintenant plus qu’un. Le régime est plus isolé que jamais ; ses dirigeants font face à des sanctions paralysantes, et tant qu’ils se déroberont à leurs responsabilités, cette pression ne fléchira pas. Qu’il n’y ait aucun doute à ce sujet : les États-Unis sont déterminés à empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, et je garde toutes les options sur la table pour atteindre cet objectif. Mais une résolution pacifique de cette question reste possible, cette option étant nettement la meilleure, et si l’Iran change de direction et s’acquitte de ses obligations, il pourra rejoindre la communauté des nations.

Le renouvellement du leadership américain se fait sentir sur toute la planète. Nos plus anciennes alliances en Europe et en Asie sont plus fortes que jamais. Nos liens avec les Amériques sont plus profonds. Notre attachement absolu – et je dis bien absolu – à la sécurité d’Israël se traduit par la coopération militaire la plus étroite de l’histoire entre nos deux pays. Nous avons fait clairement comprendre que les États-Unis sont une puissance dans le Pacifique […]. Des coalitions que nous avons forgées pour sécuriser le matériel nucléaire aux missions que nous avons menées contre la faim et la maladie, des coups que nous avons assenés à nos ennemis à la force immuable de notre exemple moral, l’Amérique est de retour.

Quiconque vous dirait autrement, quiconque vous dirait que les États-Unis sont en déclin ou que notre influence s’est érodée, ne sait pas de quoi il parle. Ce n’est pas le message que nous entendons de la part de dirigeants du monde entier, qui sont tous impatients de collaborer avec nous. Ce n’est pas le sentiment des gens de Tokyo à Berlin ou du Cap à Rio, où l’opinion que l’on a des États-Unis n’a jamais été aussi bonne depuis de nombreuses années. Oui, le monde est en train de changer ; non, nous ne pouvons pas contrôler chaque événement. Mais l’Amérique reste la nation qui est indispensable aux affaires mondiales – et tant que je serai président, j’ai l’intention qu’il en soit toujours ainsi. […]

Chaque fois que je regarde ce drapeau, il me rappelle que les fils de notre destin sont cousus ensemble comme ses cinquante étoiles et ses treize bandes. Cette Nation est grande car nous l’avons bâtie ensemble. Cette Nation est grande car nous travaillons en équipe. Cette Nation est grande car nous nous défendons les uns les autres. Et si nous restons fidèles à cette vérité, en ce moment d’épreuve, il ne saurait y avoir de défi trop grand ou de mission trop difficile. Tant que nous sommes unis dans un but commun, tant que nous maintenons notre détermination commune, nous allons de l’avant, notre avenir est plein d’espoir et l’état de notre Union sera toujours solide.

Je vous remercie, que Dieu vous bénisse, et que Dieu bénisse les États-Unis d’Amérique. »

 

Discours du président Barack OBAMA sur l’état de l’Union prononcé devant le Congrès (Chambre des représentants et Sénat) réuni au Capitole (Washington) le 24 janvier 2012 à Washington.

La Chine fragilise l’économie japonaise (2012)

« Après la tempête diplomatique autour des îlots Diaoyu/Senkaku, revendiqués à la fois par la Chine et le Japon, les constructeurs nippons évaluent leurs pertes sur le premier marché mondial.

Parmi les trois grands japonais présents en Chine, le grand perdant s’appelle Nissan. Mardi 6 novembre, l’allié de Renault a dévoilé des résultats décevants, en retrait de 2,8% au premier semestre. […]

La montée du sentiment anti-japonais, depuis la fin de l’été, auprès des consommateurs chinois a toutefois eu raison de l’objectif de production de 10 millions de véhicules en 2012 que s’était assigné le groupe en début d’année. […]

Depuis septembre, rien ne va plus en Chine pour les constructeurs japonais. Les ventes de Toyota ont baissé de 48,9 % en septembre, celles de Honda de 40,5 %, et celles de Nissan de 35,3 %. […]

Au cours de l’été, les photos de voitures de marques japonaises retournées et parfois en flammes firent le tour de Weibo, le Twitter chinois, nourrissant la colère mais suscitant également un débat puisque les véhicules en question sont produits localement par des ouvriers chinois.

Le mois dernier, le richissime homme d’affaires CHEN Guangbiao a tranché en acquérant 43 autos de la marque Geely* afin de les offrir aux Chinois dont le véhicule avait été endommagé, « pour preuve de leur patriotisme ». Entouré de drapeaux de la République populaire, il s’était vanté lors d’une cérémonie d’avoir dépensé 5 millions de yuans (près de 627 000 euros) dans l’opération.

Dans ce contexte, les constructeurs japonais ont dû ralentir les cadences de leurs chaînes de production. Nissan a fermé ses usines pendant les congés entourant la fête nationale chinoise du 1er octobre, et la production n’a repris que le 8 octobre à un rythme limité. Toyota, qui possède neuf sites en Chine, avait réduit de moitié sa production début octobre avant de passer à 30 % de baisse par rapport à son rythme normal plus tard dans le mois.

Aux différends diplomatiques se superposent les erreurs stratégiques des constructeurs nippons en Chine. Alors que Volkswagen ou General Motors ne cessent de présenter des modèles spécifiquement conçus pour les conducteurs chinois, les Japonais proposent aux consommateurs locaux des véhicules pensés… pour les Américains ou les Européens. »

* Geely : constructeur automobile chinois.

 

Philippe JACQUE et Harold THIBAULT, « La Chine fragilise l’automobile japonaise »,  Le Monde, 6 novembre 2012.

Dharavi, un slum embarrassant dans la capitale financière de l’Inde (2007)

« Toutes les villes en Inde sont bruyantes, mais rien ne correspond au niveau de décibels à Mumbai, l’ancienne Bombay, où le trafic ne s’arrête jamais et les klaxons sont incessants. Le bruit, cependant, n’est pas un problème à Dharavi, le bidonville grouillant d’un million d’âmes, où près de 18 000 personnes s’entassent sur une seule acre de terrain (0,4 hectare). (… ) Une fois que vous avez pris l’habitude de partager 300 pieds carrés (28 mètres carrés) avec 15 hommes et un nombre incalculable de souris, un étrange sentiment de détente s’installe, enfin un moment pour réfléchir !

Dharavi est souvent appelé « le plus grand bidonville d’Asie », une qualification parfois confondue avec « plus grand bidonville du monde. » Ce n’est pas vrai. Mexico Neza-Chalco-Itza Barrio compte quatre fois plus de personnes. En Asie, le quartier Orangi de Karachi (Pakistan) a dépassé Dharavi. Même à Mumbai, où environ la moitié de la population de celle agglomération de 12 millions vit dans ce qui est appelé par euphémisme « quartiers informels », d’autres slums rivalisent avec Dharavi en taille et en misère. »

 

Marc JACOBSON, National Geographic (revue américaine), vol. 211, n°5, mai 2007, p. 74.

Partager le « fardeau » de la sécurité mondiale (OBAMA, 2012)

Nous recherchons la sécurité de notre Nation, de nos alliés et de nos partenaires.

Nous recherchons la prospérité qui découle d’un système économique international ouvert et libre.

Et nous recherchons un ordre international juste et durable, où les droits et les responsabilités des nations et des personnes sont respectés, notamment les droits fondamentaux de tout être humain. […]

Par opposition à la vision meurtrière des extrémistes violents, nous nous joignons, dans le monde entier, à nos alliés et partenaires, pour bâtir leur capacité à promouvoir la sécurité, la prospérité et la dignité humaine. Les capacités croissantes de nos alliés et partenaires, qui viennent d’être démontrées par la mission réussie de protection du peuple libyen1, nous offrent de nouvelles occasions de partager le fardeau.

Faire face à ces défis ne relève pas seulement de l’armée, et c’est pourquoi nous avons renforcé tous les outils de la puissance américaine, y compris la diplomatie et l’aide au développement, le renseignement et la sécurité intérieure. […] Alors que nous terminons les guerres actuelles et que nous reformatons2 notre armée, nous allons conserver des forces militaires agiles, flexibles et prêtes à réagir à toutes les situations. […]

Les choix fiscaux auxquels nous sommes confrontés sont difficiles, mais cela ne doit faire aucun doute – ni ici aux États-Unis, ni dans le monde –, nous conserverons une armée qui est la force de combat la mieux entraînée, la mieux dirigée et la mieux équipée de l’histoire. Et dans un monde changeant qui réclame notre leadership, les États-Unis d’Amérique resteront la plus grande force pour la liberté et la sécurité que le monde ait jamais connue. »

1 – Intervention contre le colonel KHADAFI initiée en 2011 par la France et le Royaume-Uni.

2 – Les effectifs de l’armée américaine sont diminués.

 

Barack OBAMA, préface au rapport Maintenir le leadership mondial des États-Unis : les priorités de la défense pour le XXIe siècle, présenté à Washington le 3 janvier 2012.

George W. BUSH lance la bataille contre le terrorisme (12 septembre 2001)

« Les attaques meurtrières et délibérées qui ont eu lieu hier contre notre pays étaient plus que des actes terroristes. Elles étaient des actes de guerre. Ces actes nécessitent l’unité de notre pays et son inébranlable détermination. La liberté et la démocratie sont menacées. Le peuple américain doit savoir que nous faisons face à un ennemi différent, tel que nous n’en avons jamais eu. Cet ennemi se cache dans l’ombre et n’a pas d’intérêt pour la vie humaine. C’est un ennemi qui s’attaque à des innocents puis se met à l’abri, mais il ne sera pas capable de s’abriter pour toujours. C’est un ennemi qui pense que ses bases sont sûres, mais elles ne seront pas sûres pour toujours. C’est un ennemi qui n’a pas seulement attaqué notre peuple, mais aussi tous les peuples attachés à la liberté partout dans le monde.

Les Etats-Unis utiliseront tous les moyens pour vaincre cet ennemi. Nous rassemblerons le monde. Nous seront patients. Nous restons concentrés et inébranlables sur notre objectif. Ce combat prendra du temps et sera résolu, mais ne vous méprenez pas : nous gagnerons. […] L’Amérique est unie. Les nations éprises de liberté sont à nos côtés. Ce sera un combat exceptionnel du Bien contre le Mal, et le Bien l’emportera. »

Allocution télévisée du Président des États-Unis George W. BUSH, 12 septembre 2001.

Le face-à-face Chine-Japon (2010)

« S’agissant de la construction régionale, [les conceptions de la Chine et du Japon ] sont opposées : pour la Chine, son périmètre devrait être celui de l’ASEAN+3 alors que le Japon milite pour l’ASEAN+6, qui inclut l’Autralie, l’Inde et la Nouvelle-Zélande. […] La raison du désaccord est évidente. La Chine préfère le cadre de l’ASEAN+3, où son influence est plus forte ; le Japon privilégie au contraire ASEAN+6 car les liens étroits qu’il a tissés avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et plus récemment l’Inde, lui permettraient d’établir un « arc de la démocratie » en rempart contre les ambitions chinoises. L’accès aux ressources, vital pour chacun des deux pays, les oppose aussi violemment. Pour les hydrocarbures par exemple, deux différends les ont déjà opposés. Outre le contentieux territorial sur l’archipel Senkaku/Diaoyutai, un désaccord les sépare sur leurs frontières maritimes et donc sur la propriété des ressources halieutiques ou énergétiques de certaines zones, notamment les gisements pétroliers et gaziers situés en mer de Chine orientale. Ils s’étaient déjà longuement affrontés par Russie interposée sur le tracé du pipeline acheminant le pétrole sibérien vers la région Asie-Pacifique. »

C. MEYER, Chine ou Japon, quel leader pour l’Asie ?, Presses de Sciences Po, coll. « Nouveaux débats », 2010.

Discours d’investiture de Donald TRUMP (janvier 2017)

« Monsieur le président de la Cour suprême, Monsieur les présidents CARTER, BUSH, CLINTON, OBAMA, mes concitoyens américains et le peuple du monde, merci. Nous, les citoyens américains, nous sommes unis dans un effort collectif pour reconstruire notre pays. Ensemble nous déterminerons la trajectoire de notre pays et du monde pour de nombreuses années à venir.

Nous aurons des défis, des difficultés, mais nous ferons ce travail jusqu’au bout. Tous les quatre ans? nous nous réunissons sur ces marches pour assurer la transition du pouvoir. A Barack OBAMA et Michelle OBAMA, merci pour votre aide durant cette transition. Vous avez été formidables.

Cette cérémonie a un sens très particulier car il ne s’agit pas seulement de transférer le pouvoir d’une personne à une autre. Nous transférons le pouvoir de Washington DC au peuple des États-Unis.

Le peuple a payé le prix d’un pouvoir confisqué par une petite élite à Washington qui a pu profiter des ors de la République alors que le peuple en a fait les frais. Les politiciens prospèrent mais les emplois disparaissent et les usines ferment […]. Leurs victoires ne furent pas les vôtres. Leurs triomphes ne furent pas les vôtres.

Tout cela va changer à partir de maintenant. Ce moment est votre moment, il vous appartient. Il appartient à tous ceux qui sont réunis ici et à tous ceux qui nous regardent partout en Amérique. C’est votre jour, ceci est votre célébration et ce pays est votre pays. Ce qui compte vraiment, ce n’est pas qui contrôle le gouvernement, mais si le gouvernement est entre les mains du peuple américain.

Le 20 janvier 2017 sera le jour où le peuple sera redevenu le chef de ce pays. Les laissés-pour-compte de ce pays ne seront plus oubliés. Tout le monde vous écoute désormais. Vous êtes venus par millions pour joindre un mouvement historique et inédit dans l’histoire de notre planète.

Au centre de ce mouvement il y a la conviction qu’une grande nation doit servir ses citoyens, donner des écoles à ses enfants, des emplois, de la sécurité, et du travail à ses citoyens. Ce sont là des aspirations raisonnables d’un peuple épris de droiture. Mais pour trop de citoyens ces espoirs sont vains.

Des mères et des enfants sont piégés par la pauvreté dans nos villes, notre système éducatif manque d’argent, la criminalité, les gangs ont privé notre pays de son immense potentiel.

Ce carnage américain s’arrête ici et maintenant. Nous sommes une nation et leur souffrance est notre souffrance, leurs rêves sont nos rêves, leurs succès seront les nôtres. Nous avons un cœur et une destinée en commun. Le serment que je prête aujourd’hui est un serment d’allégeance à tous les Américains.

Pendant des décennies nous avons été dépourvus de notre industrie, nous avons payé les armées d’autres pays, nous avons dépensé des fortunes à l’étranger alors que des Américains souffraient. Nous avons dépensé des millions de dollars à l’étranger alors que notre pays s’est délité au fil des années. Nous avons rendu d’autres pays riches […]. Une à une les usines ont fermé, des milliers de travailleurs américains ont été laissés sur le carreau. […] Mais ça, c’est le passé, et maintenant, nous sommes résolument tournés vers l’avenir.

Nous sommes réunis ici et nous allons émettre un décret qui retentit dans toutes les villes du monde. A partir de ce jour, une nouvelle vision va gouverner notre pays. A partir de ce jour, ce sera seulement “l’Amérique d’abord”. Toutes les décisions sur le commerce, la fiscalité, les taxes, l’immigration, les affaires étrangères […] seront prises au bénéfice des Américains. Nous devons protéger nos frontières de ceux qui volent nos entreprises et nos emplois.

Je me battrai pour vous de toutes mes forces et jamais je ne vous décevrai. L’Amérique va commencer à vaincre à nouveau, à vaincre comme jamais avant. Nous allons ramener notre travail, nos frontières, notre richesse, nos rêves. Nous allons construire d’autres routes, autoroutes, ponts, aéroports, rails. Nous allons reconstruire notre pays.

Nous obéirons à deux règles : l’Amérique grande, et l’Amérique plus grande encore. Nous ne voulons pas imposer notre mode de vie aux autres mais nous voulons être un exemple.

Nous unirons le monde civilisé contre l’islam radical que nous éradiquerons de la face de la terre. Notre loyauté à l’égard de notre propre pays nous permettra de redécouvrir notre loyauté envers les autres. Quand vous ouvrez votre cœur au patriotisme, il n’y a pas de place pour les préjugés.

La Bible nous dit à quel point il est bon pour les hommes de vivre dans l’unité et dans l’harmonie. il faut toujours rechercher la solidarité.

Quand l’Amérique s’unit, elle est impossible à arrêter. N’ayez crainte, nous sommes protégés et nous serons toujours protégés par les nombreux hommes et femmes de notre armée, et surtout nous serons protégés par Dieu.

Nous devons penser grand et rêver encore plus grand. En Amérique nous pensons qu’une nation ne peut vivre que tant qu’elle prospère. Nous n’accepterons plus les politiciens qui parlent et ne font rien, qui se plaignent et ne font rien pour que la situation change.

L’époque de la parlotte est finie, maintenant arrive l’heure de l’action. N’autorisez personne à vous dire que ce n’est pas possible. Aucun défi ne peut résister à l’Amérique. Nous n’échouerons pas. Notre pays prospèrera.

Nous sommes au seuil d’un millénaire, une nouvelle ère s’ouvre, qui devra nous permettre de voir plus loin. Que nous soyons Blancs ou Noirs, nous avons tous le même sang de patriotes. Nous saluons tous le même grand drapeau américain. Peu importe que les hommes soient nés à Detroit ou dans le Nebraska, ils regardent le même horizon, le même ciel et c’est le même espoir de vie qui leur est insufflé par le créateur de nous tous. […]

A tous les Américains, de chaque ville, d’une montagne à l’autre, vous ne serez plus jamais ignorés. Vos voix, vos espoirs et vos rêves définiront la destinée de l’Amérique. et votre courage et votre bonté nous guideront le long de la route, ensemble.

Nous rendrons l’Amérique forte, riche, et grande à nouveau.

Merci, Dieu vous bénisse, Dieu bénisse les États-Unis d’Amérique. »

 

Discours d’investiture du 45e président des États-Unis d’Amérique, Donald TRUMP, Washington, 20 janvier 2017.

États-Unis et Chine : un accord de principe pour le climat (2014)

« En tant que [représentants] des deux plus grandes économies de la planète, grands consommateurs d’énergie et émetteurs de gaz à effet de serre, nous avons une responsabilité particulière dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Voilà pourquoi, aujourd’hui, je suis fier de pouvoir vous annoncer un accord historique. Je félicite le président XI [Jinping] et le gouvernement chinois de l’engagement qu’ils prennent de ralentir les émissions de carbone de la Chine, de les limiter puis d’en inverser la courbe.
Aujourd’hui, je peux également annoncer que les États-Unis se sont fixés un nouvel objectif de réduction de leurs émissions nettes de gaz à effet de serre : d’ici l’année 2025, elles devront être inférieures de 26 à 28 % par rapport au niveau atteint en 2005. Cet objectif est ambitieux, mais il est réalisable. […]
Ce moment marque une étape importante dans les relations sino-américaines ; il montre que, face à un défi mondial de première importance, il nous est possible de travailler ensemble. En outre, en faisant cette annonce aujourd’hui, ensemble, nous espérons encourager toutes les grandes économies à être ambitieuses – tous les pays, développés et en développement – et à transcender les vieux clivages, afin que nous puissions conclure un accord climatique mondial constructif l’année prochaine1. »

 

1 – Allusion à la conférence des Nations unies sur les changements climatiques organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015.

Allocution prononcée par le président américain Barack OBAMA et le président chinois XI Jinping lors d’une conférence de presse conjointe, Palais de l’Assemblée du peuple, Pékin, 12 novembre 2014.

La Chine et les Chinois de l’étranger

L’objectif des autorités est de capter au bénéfice du pays les capitaux et le savoir-faire des nouveaux Huaqiao1 et Huayi2. Ne pouvant espérer de leur part des investissements aussi importants que ceux des grandes entreprises de Hong Kong, d’Asie ou des États-Unis, c’est donc en priorité leur savoir-faire qu’elles cherchent à obtenir. Elles ont tout d’abord tenté de faire rentrer les étudiants formés à l’étranger et les personnes qualifiées. Dès le début des années 1980, diverses mesures ont été mises en place pour favoriser les retours, notamment en matière de logement et d’emploi. Très vite, cependant, les autorités chinoises ont compris que ces politiques auraient peu de succès : la différence de niveaux de vie et les possibilités offertes à l’étranger étaient encore trop importantes. Par ailleurs, l’idée d’un retour définitif n’allait pas de soi pour les émigrés. Les événements de 1989 (le massacre de la place Tiananmen), d’une part, les politiques d’accueil des gouvernements étrangers à l’égard des étudiants chinois installés sur leur territoire, d’autre part, ont encore réduit les chances pour le gouvernement chinois de voir revenir cette main-d’œuvre qualifiée.
À partir du début des années 1990, Pékin a donc modifié sa politique. Il était désormais question de “supporter les études à l’étranger, d’encourager le retour des étudiants et de préserver leur liberté de mouvement” en facilitant la circulation migratoire entre la Chine et l’étranger. Pour cela, les autorités ont décidé de délivrer aux personnes concernées des “cartes vertes”, passeports à entrées multiples, en plus des divers privilèges économiques et sociaux. La devise “Rentrer pour servir la patrie” est devenue “Servir la patrie depuis l’étranger” : le retour physique et surtout définitif n’était plus exigé. […]
Les autorités chinoises espèrent également continuer à bénéficier des actions économiques “spontanées” des nouveaux émigrés, qu’ils soient qualifiés ou non. Ainsi, dès 1980, des mesures ont été prises pour dynamiser les circuits des devises étrangères envoyées aux familles : exonérations fiscales, changes favorables, consommation libre, facilités de création de commerces et de micro-entreprises, etc. Aujourd’hui, l’utilisation des remises (l’argent envoyé par les émigrés à leurs familles) est laissée à l’entière liberté de leurs possesseurs. Pour rendre l’envoi et la réception de ces remises plus attrayants, les autorités chinoises, surtout au niveau des provinces, ont accédé à l’une des demandes des familles d’émigrés : la construction et la possession de maisons, voire de terrains. Quant aux dons faits par les émigrés […], ils sont considérés comme des investissements “de prestige” et font l’objet d’une publicité massive dans les différents médias locaux et nationaux, qui leur consacrent ainsi une reconnaissance officielle.
[…] Mais ne nous y trompons pas… L’atout économique que représentent les Xinyimin3 pour la Chine n’a d’égal aujourd’hui que l’intérêt qu’ont les autorités chinoises à exporter leurs préoccupations politiques, nationales et internationales, au sein des nouvelles communautés émigrées. »

 

1. Citoyens chinois résidant à l’étranger.

2. Chinois d’outre-mer naturalisés, descendants de familles émigrées ou d’un mariage interethnique.

3. Nouveaux migrants.

 

Carine PINA-GUERASSIMOFF, « Le renouvellement des perspectives transnationales de la Chine », Critique internationale, n° 32, 2006.

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